Dans cet article
Sachant que le 1er pilier et le 2ème pilier ne couvrent en moyenne que 60 % des revenus à la retraite, le 3ème pilier A, reste l’une des formules les plus appréciées en Suisse pour compenser le manque à gagner. Si les bénéfices d’une telle solution ne sont plus à prouver, la question qui peut se poser est de savoir quand et à quel âge commencer à épargner pour sa retraite. C’est ce que nous allons voir ensemble.
Les conditions pour ouvrir un 3ème pilier
L’ouverture d’un 3ème pilier peut se faire au plus tôt à 18 ans (en réalité dès le 1er janvier suivant le 17e anniversaire) et au plus tard, 5 ans avant l’âge légal de départ à la retraite, c’est-à-dire à maximum 59 ans pour les femmes, et 60 ans pour les hommes.
Pour pouvoir bénéficier d’un tel produit, le souscripteur doit exercer une activité lucrative salariée ou indépendante, affiliée à l’AVS et payer ses impôts en Suisse.
L’ouverture d’un 3ème pilier est aussi possible pour les travailleurs frontaliers.
Bon à savoir : Dès 2024, l'âge de départ à la retraite ordinaire des femmes passera progressivement de 64 à 65 ans. Ainsi les femmes pourront souscrire à un 3ème pilier jusqu’à 60 ans.
Quel est le meilleur âge pour ouvrir un 3ème pilier A ?
En Suisse, il existe une assez importante disparité quant au 3ème pilier. Si en moyenne 55 % des salariés suisses détiennent un contrat de 3ème pilier, les Romands et les Tessinois restent de manière générale moins prévoyants qu’en Suisse alémanique comme le souligne un article de 20min.ch.
De plus, plus de 30 % des contractants n’alimentent pas régulièrement leur pilier 3A, en particulier lorsque l’offre est souscrite auprès d’une banque.
Or, des versements réguliers sur un 3ème pilier restent indispensables pour espérer toucher un capital correct à échéance du contrat. Et plus tôt ces versements commencent, mieux c’est !
Ouvrir un 3ème pilier à 20 ans, à l’entrée dans la vie active
À l’entrée dans la vie active, il ne paraît pas toujours naturel de penser à sa retraite. Qui plus est, les revenus ne sont pas toujours stables et la capacité d’épargne peut être limitée. Néanmoins, si votre situation le permet, souscrire à un 3ème pilier dès 20 ans est un excellent moyen de préparer votre avenir en constituant un coussin financier.
Lorsqu’un 3ème pilier est souscrit dans une banque, la fréquence ainsi que le montant des versements restent assez flexibles, ce qui finalement rend la solution accessible à tous, même en l’absence de revenus réguliers ou importants.
Exemple : vous êtes un homme de 20 ans. Vous prévoyez de verser chaque année CHF 7'056 (montant maximum déductible en 2024) jusqu’à votre retraite. Dans 46 ans, le total de vos versements s’élèvera à CHF 324'576. En partant sur un 3ème pilier A classique (produit d’épargne) avec un taux d’intérêt à 0,25 %, vous aurez épargné en tout CHF 343'521. Cette projection peut bien évidemment être revue à la hausse, si vous souscrivez à un produit dont au moins une partie de votre épargne est investie en titres.
Ouvrir un 3ème pilier à 30 ans, en pleine fleur de l’âge
La plupart des Suisses font le choix d’ouvrir un troisième pilier A entre 30 et 35 ans, notamment pour profiter des couvertures incluses dans les formules proposées par les assurances. En effet, à la différence d’un 3ème pilier bancaire lié, un 3ème pilier assurance lié offre une sécurité en cas d’incapacité de gains (maladie ou accident), en cas d’invalidité ou en cas de décès.
Compte tenu de ces couvertures, le 3ème pilier fait alors office d’assurance-vie. En contrepartie, les versements se doivent d’être réguliers, bien que des adaptations soient possibles, et une partie du montant versé sert à payer les primes correspondant aux couvertures souscrites.
Pour ce type de profil, la solution la plus adaptée reste le 3ème pilier mixte, incluant une part de l’épargne garantie et une partie en titres afin de faire fructifier le capital.
Ouvrir un 3ème pilier après 40 ans pour profiter de sa capacité d’épargne
Même après 40 ans, il n’est pas trop tard pour souscrire à un 3ème pilier. La capacité d’épargne à cette période de la vie est généralement assez élevée et la déduction fiscale offerte par une solution de prévoyance de ce type ne peut être qu’appréciable.
Cependant, il faut être conscient que pour bien préparer sa retraite et disposer d’un capital suffisant pour combler le manque à gagner, il faudra soit ouvrir plusieurs comptes de 3e piliers, soit opter pour une solution avec fonds de placement dont les performances sont soumises à la conjoncture économique et aux marchés boursiers.
Dans la plupart des formules souscrites toutefois, vous êtes accompagné par des spécialistes en placement, ce qui limite les risques de pertes, même si le risque 0 n’existe pas.
A contrario, si vous commencez à 40 ans en optant pour un pilier 3A bancaire avec un taux d’intérêt de 0,25 % avec un versement annuel de CHF 7'056 pour un total de CHF 176'400, vous pourrez prétendre à CHF 181'795.
Et si vous souscrivez à un 3ème pilier A à 50 ans, avec un versement annuel de CHF 7'056 pour un total de CHF 105'840, vous n'aurez que CHF 107'712 au moment de la retraite, un peu maigre pour profiter amplement de vos jours dorés.